Face à 2027, la FNCC est déterminée
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Face à 2027, la FNCC est déterminée

Depuis la crise sanitaire, les élus membres de la FNCC, et leurs techniciens, se retrouvent en vrai… à Portes-lès-Valence, dans la Drôme, les 1er et 2 juillet. La visite d’une installation de préparation de CSR va parfaitement éclairer et illustrer la ligne stratégique et politique décidée le lendemain lors du conseil d’administration pour faire front à la réglementation insensée.

Dans l’après-midi du 1er juillet, les participants visitent l’installation de préparation de CSR appartenant au Sytrad et située à Beauregard-Baret. Grâce à cet équipement, dont la mise en service industrielle se termine, le Sytrad voit ses refus de TMB, devenir une source d’énergie : un combustible solide apprécié de cimentiers dans le Gard, l’Isère, l’Ardèche et le Rhône.

Le lendemain matin, dans sa salle communale mise à disposition de la FNCC, Geneviève Girard, maire, conseillère départementale et présidente du Sytrad accueille, non sans plaisir, l’assemblée de la FNCC : « Je suis heureuse d’avoir pu vous permettre de découvrir hier un équipement performant dans l’actualité de l’économie circulaire ».

Président de la FNCC depuis décembre dernier, Damien Grasset évoque « un Conseil déterminant ce matin du 2 juillet avec une politique stratégique à définir, une ligne qui va tracer la vie et l’actualité de la FNCC pour les semaines et les mois à venir. "

Avant d’entrer dans le vif du sujet, Damien Grasset présente le nouveau logo de la FNCC dont le symbole illustre la dégradation de la matière organique et son intégration dans le sol. Le site Internet va également faire l’objet d’une nouvelle création. L’arborescence, qui se veut lisible, attractive et dynamique est partagée avec les membres. Les collectivités de la FNCC sont d’ailleurs invitées à partager leurs actualités et leurs photos à la communication de la FNCC pour que le site Internet illustre et témoigne de la vie des membres.

 

« Face à une opposition stérile et caricaturale sur le TMB, nous souhaitons inscrire notre politique dans une vision positive et constructive vis-à-vis des Pouvoirs Publics » introduit Damien Grasset dans ce qui va représenter le sujet le plus vif de ce conseil d’administration. Appuyé par Vincent Véron, délégué général, le président de la FNCC va exposer 6 points principaux du projet politique.

Le premier évoque une filière complémentaire au tri à la source. « Nous ne devons pas opposer les filières » insiste Damien Grasset. « Le retour au sol de la matière organique est un enjeu dans la lutte contre le dérèglement climatique ». Schéma à l’appui, la complémentarité des filières tri à la source, compostage sous toutes ses formes et tri-compostage est prouvée. « Nous avons besoin d’affirmer que la FNCC est favorable au tri à la source, en complément des TMB. Mais nous nous opposons fermement à la rédaction actuelle de l’article 90 de la loi Agec qui présente un caractère discriminatoire. »

Le second point est la suite logique du premier, un retour au sol pour une agriculture de qualité. Le président insiste « sur la volonté de toutes les collectivités d’aller plus loin dans la norme, de moderniser nos équipements. Et de poursuivre : « La qualité de notre produit garantit son retour au sol. D’ailleurs, le milieu agricole n’émet aucune crainte à son égard. » En effet, contrairement à ce qui a pu être dit, 98 % des composts produits sur les installations de TMB étaient conformes à la norme NFU 44-051 (2019). Néanmoins, « nous devons trouver le moyen technique d’éviter les inertes restants » ajoute Damien Grasset. Vincent Véron invite les collectivités qui travaillent avec le monde agricole à lui signaler cette collaboration, au-delà des 4 départements connus (Drôme, Côtes d’Armor, Landes et Vendée).

Le TMB n’est pas un aspirateur à déchets titre le troisième point de la politique de la FNCC en projet ce matin à Portes-lès-Valence. Cette vision caricaturale du TMB, émise dans les Ministères, s’oppose à l’analyse de l’Ademe qui juge 12 des 58 collectivités comme « des territoires pionniers ». Ces 12 collectivités traitent leur OM via le TMB et affichent un faible ratio d’OMR/hab. « Les collectivités qui traitent leurs OMR via le TMB ne sont ni plus ni moins vertueuses que les autres collectivités qui recourent à l’incinération ou à l’enfouissement. « Elles sont comparables » estime Vincent Véron.

Quatrième point du projet politique : La méthanisation de la FFOM, outil de l’économie circulaire. Même chez une collectivité qui opère une collecte séparée des biodéchets, il reste toujours de l’organique dans les ordures ménagères. Le Sevadec, dans le Pas-de-Calais, en donne la preuve avec la création de son nouveau pôle de valorisation des déchets résiduels du Calaisis. « La valorisation du biogaz issu du processus de méthanisation en énergie a induit une production globalisée de 162 GWh d’énergies dans 11 installations en exploitation en 2018 » souligne Vincent Véron.

Une valorisation énergétique avec le développement du CSR. La visite de la veille illustre ce cinquième chapitre. Avec l’obligation réglementaire de réduire l’enfouissement, nombre de collectivités se tournent, depuis ces dernières années, vers le moyen de valoriser les refus de TMB. « La visite d’hier était très enrichissante, à ce titre. Mais nous devons travailler sur les débouchés, pour qu’ils soient les plus proches possibles » souhaite Damien Grasset. Le développement du CSR doit s’accompagner de la création de chaudières dédiées pour l’alimentation d’unités industrielles ou de réseaux de chaleur. « Parce qu’il serait absurde de continuer à mettre ces déchets à fort pouvoir calorifique dans un trou » commente Vincent Véron.

Dernier et sixième point de la ligne stratégique et politique de la FNCC : des outils en développement pour optimiser la valorisation matière. De nouveaux modules techniques apparaissent pour extraire les derniers matériaux valorisables comme les piles, le verre et les inertes. Différentes collectivités se sont ainsi équipées pour éviter l’enfouissement de ces matières, comme le SMTom de Villerupt, en Meurthe et Moselle, ou encore Le Sictom du Marsan dans les Landes. Un schéma vient illustrer les extractions supplémentaires ajoutées au process de TMB, pour réduire encore les refus.

Avant de passer au vote de cette ligne stratégique, le conseil d’administration se voit proposer une nouvelle appellation pour remplacer l’appellation TMB malmenée ou décriée dans plusieurs sphères. Plus propositions sont formulées. Celle retenue ouvre sur toutes les valorisations possibles : Uvéor. Un acronyme issu de : Unité de Valorisation Energétique et ORganique. 

Le président sollicite le vote des membres du conseil d’administration sur cette ligne stratégique et politique. Il en obtient l’unanimité et propose d’en faire une motion pour qu’elle soit présentée aux partenaires de la FNCC (Amorce, FNADE, Méthéor et Rispo), auprès des représentants institutionnels des collectivités (AMF, AdCF, ARF), aux Pouvoirs publics (ministère la Transition Ecologique, Ademe) et auprès des associations environnementales (FNE, Zero Waste, Compost citoyen, etc.).  

Ce Conseil d’Administration, dans la Drôme, se trouve être le socle d’une action politique que la FNCC et ses membres vont porter dans les semaines, dans les mois à venir pour poursuivre l’apport organique dans les sols français qui en ont tant besoin. 

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