Rencontres des parlementaires à Paris : les députés et les sénateurs à l’écoute de la FNCC
Le 14 juin dernier, la FNCC, en association avec Amorce, Méthéor et le RISPO, ont réuni à Paris une dizaine de parlementaires, sénateurs et députés, afin de les sensibiliser au devenir du compost issu des ordures ménagères, menacé par différentes lois successives.
« La filière des UVEOR est en danger et au-delà ce sont les collectivités qui sont en danger ». C’est par ces mots forts que le Président de la FNCC, Damien Grasset, a interpellé les parlementaires sur le devenir du compost issu des unités de valorisation énergétique et organique (UVÉOR).
Différentes lois successives, dont la plus récente, la Loi Agec, interdiraient la fabrication de compost à partir de la fraction fermentescible des OMR.
« Même si le tri à la source des biodéchets est généralisé au 1er janvier 2024, nous savons qu’il restera toujours des biodéchets valorisables dans la poubelle grise », précise le Président.
Les UVÉOR sont des outils adaptés à la composition des ordures ménagères et complémentaires des collectes séparées et du tri à la source qui permet de limiter le recours à l’enfouissement ou à l’incinération de déchets valorisables.
Le président du SICTOM du Marsan, Jean Paul Alyre et le Vice-Président de Bil ta Garbi, Daniel Arribère, ont présenté une étude menée pendant 6 ans sur une même parcelle, par la Chambre d’Agriculture des Landes, afin de vérifier la qualité de compost issu des UVÉOR locales. Les conclusions démontrent les bénéfices apportés par ce compost qui constitue un bon amendement organique sur les sols, participe à la décarbonation (le compost étant redistribué aux agriculteurs locaux) et représente une source d’économie pour les agriculteurs.
« Le compost s’est avéré intéressant pour la partie amendement et fertilisation et si le sol fonctionne mieux, le rendement augmente ! » ajoute Daniel Arribère.
Geneviève Girard, Présidente du Sytrad de la Drôme et de l’Ardèche, a quant à elle démontré les atouts du Combustible Solide de Récupération (CSR) produit par les UVÉOR, rappelant que « l’on retrouve principalement dans la poubelle grise du plastique, mais aussi du textile et des cartons, éléments de base composants le CSR ». Et dans un contexte contraint en matière de source d’énergie, le CSR, c’est la production d’une énergie locale dès à présent disponible. Cette production permet aussi d’éviter l’enfouissement.
Edouard Still, Directeur du SMTOM de Villerupt a démontré l’intérêt de l’UVÉOR, par sa capacité à capter le verre et les piles dans les ordures ménagères permet une action complémentaire aux actions de collectes sélectives déjà menées. Son unité, MAXIVAL, pourrait aussi extraire les plastiques dans le cadre d’un projet de recyclage chimique des plastiques.
Enfin l’association Méthéor, représentée par Hélène Fruteau et Jean Pierre Bugel, a confirmé le rôle majeur des UVÉOR dans la production de biogaz.
Damien Grasset a conclu en sollicitant auprès des parlementaires présents une évolution de la législation afin de permettre la poursuite de la production de ce compost conforme à la norme NF U44-051. Les membres de la FNCC sont ouverts à une évaluation de la filière et souhaitent que soit reconnu les produits issus des UVÉOR comme un outil de l’économie circulaire (et ne soient plus considérés comme des déchets). Enfin, les élus ont alerté les parlementaires sur l’absence depuis plusieurs années d’un référent technique au sein de l’ADEME sur cette filière.
Après plusieurs échanges, les sénateurs et députés présents ont pris en compte ces demandes et s’engagent à recevoir la FNCC auprès des commissions dédiées.